Le manoir d'origine sur ce site date du début du XVe siècle. Une licence accordée en 1438 donne à Sir Gwilym Gruffydd la permission de fortifier le manoir et d'agrandir le bâtiment en ajoutant une tour fortifiée. Décrit dans un poème du XVe siècle par Rhys Goch Eryri, il s'agit d'une grande propriété qui est également représentée sur des dessins réalisés par l'architecte Samuel Wyatt avant d'être fortement modifiés avec ses plans dans l’objectif de créer un manoir gothique pour la famille Penrhyn en 1782. Ce schéma de travail semble avoir conservé la cave voûtée, la tour d'escalier et le grand hall des plans médiévaux, reflétant également le style médiéval de l'édifice original.
Le bâtiment actuel a été créé par l'architecte Thomas Hopper entre les années 1822 et 1837 pour George Hay-Dawkins Pennant qui avait hérité du domaine de Penrhyn de son cousin, Richard Pennant. Pennant lui-même avait épousé un membre de la famille de Penrhyn et avait par la suite fait sa fortune grâce aux carrières d'ardoise dans le pays de Galles du Nord et à l'esclavage en Jamaïque.
Contrairement à d'autres architectes de faux châteaux forts de la période romantique et du début de l'ère victorienne, Hopper rejette la conception gothique à la mode et opte pour une approche néo-normande à la place. Sa vision d'un style pur normand va au-delà de l'architecture, s'étendant jusqu'aux décorations en plâtre complexes utilisées dans la bibliothèque, le grand hall et les escaliers ainsi que les meubles. Malheureusement, George Hay-Dawkins Pennant ne vit seulement que trois ans après l'achèvement de quinze années de travaux au château.
En 1859, la reine Victoria et le Prince Albert logent au château au cours de l'une de leurs rares visites au pays de Galles. La reine, toutefois, refuse de dormir dans le grand lit en ardoise sur mesure que la famille Penrhyn a expressément commandé pour l'occasion car le lit ressemble pour elle à un tombeau. C'est aussi à cette époque que le domaine commence à ouvrir ses portes quotidiennement à des groupes de touristes payants à qui la gouvernante fait visiter les pièces majestueuses et les grands jardins aménagés.
Le dernier membre de la famille Penrhyn qui a vécu dans le château fut Hugh Napier Douglas-Pennant, décédé en 1949. Le château et les jardins sont passés dans la propriété du Trésor en 1951 et appartiennent aujourd'hui au National Trust. En plus du bel aménagement intérieur et du mobilier raffiné qui ont survécu, il dispose d'une des plus grandes collections d'art au pays de Galles.
Und dieser ganz reiche Boden, diese unermeßlichen Kupfer-, Schiefer- und Marmorminen gehören einem Manne, der es verdient, Besitzer eines der schönsten Punkte der Welt zu seyn. Dieser Mann heißt Pentland, ein schlichter Privatmann, der über eine Rente von 150.000 Pfd. verfügt. Vor vierzehn Jahren kaufte er von der nun ausgestorbenen Familie gleichen Namens das Pennrhyncastle, eine Ruine aus dem sechsten Jahrhundert, welche auf einer schönen Anhöhe über Bangor liegt. Auf dem Grund dieser berühmten Ruine führte er nun binnen dieser Zeit ein Schloß auf, das dem frühern hier gestandenen möglichst treu nachgebildet ist, und das in seiner äußern und innern Erscheinung vollkommen den Geist des ältesten Ritterthums athmet.
Es besteht aus drei Abtheilungen, die mit Mauern und Thürmen umgeben sind, und erhebt sich hoch und staunenerregend in edler Einfachheit über Meer und Felsen. Es ist ganz aus dem schönen rohen schwarzen Marmor gebaut, der an der Mennaibrücke gebrochen wird, und dieß dunkle Colorit gibt dem weit über den Hügel sich ausbreitenden herrlichen hohen Schlosse mit seinen schönen Thürmen und Zinnen ein ungemein romantisches Aussehen. Die Nachahmung der alten Bauart ist so genau, daß man es auf den ersten Blick für ein altes Gebäude ansehen muß. Allein diese Täuschung wird im Innern bis ins Unglaubliche getrieben, und die Millionen, die hier verschwendet wurden, sind von dem feinsten Geschmack, der sichersten Kenntniß der gothischen Bauart und dem geläutertsten Verstande geleitet worden.
Alle Meubles sind im mittelalterlichen Geschmack, aber möglichst veredelt. Die Wände sind durchgehends mit Damasttapeten belegt, die Meubelüberzüge von Atlas und Sammet, und gleich den dicken Fußteppichen, welche die schönen Mosaikparkets dieser Riesenhallen bedecken, mit antiken Zeichnungen durchwebt. Alle Kamine sind von edlen Marmoren, die Spiegel von kolossalster Größe, die Decken Stucco, gehauener Stein oder Holzschnitt – alles treffliche Arbeit. Die enormen Bettstellen sind alle aus Eichenholz oder Schiefer. Die Meubles sind durchgehends von Eben- oder Eichenholz, und mit außerordentlicher Eleganz und Mannichfaltigkeit gearbeitet. Die Candelaber, welche 12 Schuh hoch sind, bestehen aus reich vergoldeter Bronze. In den Verzierungen aller vereinigt sich der höchste Geschmack mit nabobischer Verschwendung. Das schöne Stiegenhaus ist gleich dem ganzen Gebäude in edlem altsächsischen Style gebaut, und empfängt seine Beleuchtung durch eine Kuppel von mattem Glase. Die antiken Bronzelampen hängen in langen Ketten. Die unendliche Säulenarchitektur scheint doch nicht überladen, da sie im Geiste des Ganzen angebracht ist. Die Bibliothek ist ganz von geschnitztem polirtem Eichenholz, und besteht aus einer großen Halle, die in der Mitte durch freie Bögen getrennt ist. Die Aufstellung der Bücher ist hinter feinen filigranartigen Bronzegittern. Die Krone des Ganzen ist die große Entré im Empfangssaale, die auf hundert schlanken Säulen ein erstaunlich hoch und kühn gesprengtes Dach trägt, und ganz mit weißem Marmor belegt ist. Die Verzierungen sind auch hier vom edelsten Geschmack geleitet, und von Meisterhand ausgeführt. Raum für hundert Gäste und fünfzig Pferde drückt diesem Feenschlosse den Stempel der Großartigkeit und Gastfreundschaft auf, und der König von England wäre glücklich, wenn er einen ähnlichen Palast besäße. Ich habe eine solche durchgeführte Nachahmung der mittelalterlichen Bau- und Lebenssitte bis jetzt für unmöglich gehalten, besonders, wenn sie sich mit dem Comfort des üppigsten Lebens unserer Tage paaren soll. Die Capelle ist in gebührender Einfachheit ganz aus Eichenholz gezimmert, nur die Sitze der Familie sind von gepreßtem Leder mit Gold bedeckt. Marquetterie-Arbeiten, indische Tapeten und chinesische eingelegte Basreliefkästen von Speckstein und Perlenmutter finden sich in mehreren Cabinetten.
Das Schloß selbst ist von dichten hohen Bäumen, die sich aus der Tiefe an ihm emporranken, umgeben, und der Park, der sich bis ans Meer hinab und über die Höhen hinauf erstreckt, verspricht einer der schönsten in England zu werden, wie überhaupt eine ähnliche Schöpfung kaum in einem andern Lande der Welt zu finden seyn dürfte.
Et ce sol, très riche, ces mines de cuivre et ces carrières d’ardoises et de marbre inépuisables appartiennent à un homme qui est le digne propriétaire de l’un des plus beaux endroits sur terre. Cet homme, un simple corsaire nommé Pentland, dispose de 150 000 livres sterling en rente. Il y a 14 ans, il avait acheté le château de Penrhyn, une ruine du sixième siècle située sur une colline au-dessus de Bangor, portant le nom de la famille maintenant éteinte. Sur les fondations de cette célèbre ruine, il érigea au cours des années un château qui ressemble délibérément et fidèlement à son précurseur et dont l’aménagement intérieur et extérieur sont imprégnés de l’ancien esprit chevaleresque.
Composé de trois sections entourées par des murs et des tourelles, le grand et magnifique château domine, dans une noble simplicité, les roches et la mer. Il est entièrement fait du beau marbre noir rugueux brisé près du pont suspendu de Menai ; et cette coloration foncée prête au glorieux château en hauteur un aspect véritablement romantique, comme il s’étend sur la colline avec ses belles tourelles et ses beaux remparts. L’imitation de l’ancien plan est tellement précise qu’il ressemble à première vue à un véritable bâtiment antique. Cette illusion est alors exécutée à la perfection de manière incroyable à l’intérieur, et les millions gaspillés ici trahissent le goût le plus fin, l’expertise la plus assurée en architecture gothique et un esprit des plus sobres. Tous les meubles sont de style médiéval, mais d’un goût raffiné. Les murs sont recouverts partout de papier peint damassé ; les recouvrements en velours et satin des meubles ont des dessins antiques tissés dans leur tissu, semblables aux tapis luxuriants qui couvrent les beaux parquets en mosaïque de ces salles géantes. Tous les foyers sont de marbre précieux, les miroirs de taille colossale, les plafonds recouverts de stuc, de pierres ou de bois sculpté – tout est un magnifique travail. Les énormes lits sont tous en ébène ou en ardoise.
Le mobilier est entièrement en ébène ou en chêne et est façonné dans une élégance et une variété extraordinaires. Les candélabres de 12 pieds de hauteur sont en bronze doré. Toutes les ornementations trahissent le mariage entre le goût le plus sophistiqué et le gaspillage d’une personne très riche. Comme le reste du bâtiment, le bel escalier a été construit dans le style saxon ancien et est éclairé par un dôme en verre dépoli. De longues chaînes suspendent au plafond les lampes antiques en bronze. L’architecture à pilier sans fin ne semble pas excessive car elle a été créée entièrement dans l’esprit de l’ensemble. La bibliothèque est faite entièrement de chêne sculpté et poli et se compose d’une grande salle divisée en son centre par des arches ; les livres sont présentés derrière un treillis en bronze comme du filigrane. Le joyau de la couronne est le grand hall de réception qui est entièrement revêtu de marbre blanc et qui porte sur des centaines de piliers fins un plafond en staff incroyablement noble et courageux. Ici aussi, les ornements indiquent le goût le plus noble et ils ont été façonnés par une main experte. Ce château de contes de fées porte le sceau de la magnificence et de l’hospitalité car il offre assez de place pour cent invités et cinquante chevaux et le roi d’Angleterre lui-même s’estimerait chanceux s’il possédait un palais comme celui-ci. Jusqu’à présent, je pensais qu’une telle imitation parfaite d’un plan et d’une mode de vie médiévaux était impossible, surtout lorsqu’on s’attend à ce qu’elle fusionne avec le confort de la vie luxuriante de nos jours. Avec une simplicité appropriée, la chapelle est boisée de chêne et seuls les sièges pour la famille sont recouverts de cuir et d’or pressés. Des travaux de marqueterie, des tapisseries indiennes et des petits coffres chinois incrustées de bas-relief ou de pierres ollaires et de nacre sont rassemblés dans divers cabinets.
Le château lui-même est entouré de grands arbres denses qui s’entrelacent sur lui, plongeant profondément leurs racines. S’étendant de la mer jusqu’aux sommets, le parc promet de devenir l’un des plus beaux de l’Angleterre car il sera pratiquement impossible de trouver une création similaire dans tout autre pays du monde.
Dieses merkwürdige Gebäude ist von einem in jeder Hinsicht steinreichen Manne aufgeführt; denn seine, eine Stunde weiter im Gebürge liegenden Steinbrüche, bringen ihm jährlich 40.000 L. St. Er hat an einer der vortheilhaftesten Stellen, am Ufer des Meeres, einen weitläuftigen Park angelegt, und die sonderbare, aber meisterhaft ausgeführte, Idee gehabt, alle Gebäude darin in dem altsächsischen Style zu erbauen. Man schreibt diese Architektur fälschlich in England den Angelsachsen zu, da sie doch von den sächsischen deutschen Kaisern herrührt, und gewiß keines dieser vielfachen Monumente älter ist. Schon die den Park umgebende, wohl eine deutsche Meile fortlaufende hohe Mauer, erhält dadurch ein seltsames Ansehen, daß in ihrer obern Schicht 3 bis 4 Fuß hohe, aufrecht stehende, unegale, spitzige Schieferstücke eingemauert sind, eine zugleich sehr zweckmäßige Werrichtung. Bei jedem Eingang droht ein thurmartiges Fort mit Fallgittern u. s. w. dem Eindringenden, (kein übles Symbol für die Illiberalität der modernen Engländer, die ihre Garten und Besitzthümer strenger, als wir unsere Wohnstuben, verschließen) dann muß der Besucher noch eine Zugbrücke passiren, ehe er den dunklen Thorweg der imponirenden Burg betritt. Der schwarze, nur roh bearbeitete, Marmor von der Insel Anglesea, aus dem die großen Massen bestehen, harmonirt wunderbar mit dem majestätischen Charakter der Gegend. Bis in die kleinsten Details, selbst die Stuben der Bedienten, und noch geringere Plätze nicht ausgenommen, ist mit genauer Sorgfalt alles reiner old Saxon style. Im Eß-saal fand ich eine Nachahmung des Dir früher beschriebenen Schlosses Wilhelms des Eroberers zu Rochester. Was damals nur ein großer Monarch ausführen konnte, realisirt jetzt als Spielwerk, nur noch größer, schöner und kostbarer, ein simpler Landgentleman, dessen Vater vielleicht mit Käsehandel anfing. So ändern sich die Zeiten! Der Grundplan des Gebäudes, den mir der gefällige Architekt vorlegte, gab Gelegenheit zu einigen häuslichen Informationen, die ich Dir hier mittheile, weil fast alle englische größere Landhäuser so eingerichtet find, und sie, wie so vieles, die Zweckmäßigkeit englischer Gebäude darthun. Die Dienerschaft hält sich nie im Vorzimmer, hier die Halle genannt, auf, welche immer wie die Ouverture bei einer Oper, den Charakter des Ganzen anzudeuten sucht. Sie ist gewöhnlich mit Gemälden oder Statuen geschmückt, und dient, wie die elegante Treppe und alle übrigen Zimmer, nur zum beliebigen Aufenthalte der Familie und Gäste, welche sich lieber manchmal selbst bedienen, als immer einen solchen dienenden Geist hinter ihren Fußstapfen wissen wollen. Die Bedienten sind daher alle in einer entfernteren großen Stube (gewöhnlich im rez de chaussée) versammelt, wo sie auch zusammen, ohne Ausnahme, männliche und weibliche, zu gleicher Zeit essen, und wo alle Klingeln aus dem Hause ebenfalls aboutiren. Diese hängen in einer Reihe nummerirt an der Wand, so daß man sogleich sehen kann, von woher geklingelt wird; an jeder ist noch eine Art Pendulum angebracht, der sich 10 Minuten lang, nachdem die Klingel schweigt, noch fortbewegt, um den Saumseligen an seine Pflicht zu erinnern! Das weibliche Personal hat gleichfalls ein großes Versammlungszimmer, worin es, wenn nichts anderes vorkömmt, näht, strickt und spinnt. Daneben befindet sich ein Behältniß zum reinigen der Glaswaaren und des Porzellains, welches den Mädchen obliegt. Jede von diesen, so wie die männlichen Diener, haben im obersten Stock ihre besondere Schlafzelle. Nur die Ausgeberin (housekeeper) und der Haushofmeister (butler) bewohnen unten ein eignes Quartier. Unmittelbar an das der Ausgeberin anstoßend ist die Kaffeeküche und die Vorrathskammer für Alles, was zum Frühstück nöthig ist, welche, in England wichtige, Mahlzeit speciell zu ihrem Departement gehört. Auf der andern Seite ist ihr Waschetablissement, mit einem kleinen Hofe verbunden; es besteht aus 3 Piecen, die erste zum Waschen, die zweite zum Plätten, die dritte bedeutend hohe, welche mit Dampf geheizt wird, zum Trocknen bei schlechtem Wetter. Neben des Haushofmeisters Logis befindet sich seine pantry, ein geräumiges feuerfestes Zimmer mit rund umher laufenden Schränken, wo das Silber aufbewahrt wird, das er auch hier putzt, so wie die zur Tafel nöthigen Glas- und Porzellainwaaren, die ihm, sobald sie von den Mädchen rein gemacht sind, welches alles sehr pünktlich geschieht, sogleich wieder abgeliefert werden müssen. Aus der pantry führt eine verschlossene Treppe in die Bier- und Weinkeller, welche der butler ebenfalls unter sich hat.
Cet édifice remarquable appartient à un homme qui possède des carrières d’ardoises, situées à trois milles de distance, qui lui rapportent quarante mille livres sterling par an. Il a choisi l’un des sites les plus agréables sur le bord de la mer ; et a eu l’idée singulière mais parfaitement exécutée de construire dans son enceinte tous les bâtiments dans l’ancien style saxon. On attribue faussement, en Angleterre, cette architecture aux Anglo-Saxons : elle provient de l’époque des empereurs allemands de la maison de Saxe ; il est tout à fait certain qu’aucun de ces nombreux monuments saxons ne soit plus ancien. La haute muraille qui entoure le parc, dans un cercle d’au moins un mille allemand, offre un aspect étrange ; des morceaux d’ardoises de trois à quatre pieds de haut, inégaux et pointus, sont posés perpendiculairement en haut de la muraille. À chaque entrée se trouve une tour en forme de fort avec des herses qui semblent menacer tous ceux qui y pénètrent : symbole assez juste de la race actuelle des Anglais, qui manquent de libéralisme, et qui ferment leurs jardins et leurs propriétés plus strictement que nous ne le faisons nos salons. Le visiteur privilégié doit aussi passer sur un pont-levis avant d’entrer par la porte qui conduit vers l’imposant château. Le marbre noir de l’île d’Anglesey, grossièrement travaillé, s’harmonise admirablement avec le caractère majestueux du paysage environnant. Les plus petits détails, jusqu’aux chambres des domestiques, et d’autres lieux moins importants encore, répondent avec le plus grand soin au pur style saxon. Dans la salle à manger, je trouvai une imitation du château de Guillaume-le-Conquérant à Rochester, que je vous ai précédemment décrit. Ce qu’autrefois un grand monarque seul pouvait exécuter, n’est maintenant qu’un jeu pour un simple gentilhomme de province, dont le père n’est peut-être qu’un simple marchand de fromage, sans compter que tout est plus grand, plus beau et plus riche. C’est ainsi que les temps changent !
Le plan de l’édifice, que l’architecte complaisant voulut bien me faire voir, me procura quelques renseignements domestiques, dont je suis heureux de vous faire part ; en effet, presque toutes les grandes demeures de campagne en Angleterre sont disposées de cette façon ; et parce que dans cela, tout comme dans d’autres choses, la bonne perception de ce qui est utile et pratique, l’adaptation sublime du moyen de parvenir à ses fins, ce qui distingue les Anglais, sont flagrantes. Les domestiques ne se tiennent jamais dans l’antichambre, qui s’appelle « the hall » (la salle), et qui, de même que l’ouverture d’un opéra, est toujours censée indiquer le caractère de l’ensemble : elle est d’ordinaire décorée de statues ou de tableaux, et ne sert, de même que l’élégant escalier et toutes les autres chambres, qu’à l’usage de la famille et des invités, qui préfèrent souvent se servir eux-mêmes, que d’avoir toujours un esprit familier qui leur marche sur les talons. Les domestiques vivent tous dans une partie éloignée de la maison, située d’habitude au rez-de-chaussée, où ils mangent tous ensemble, hommes et femmes, et où toutes les sonnettes de la maison sont placées. Ces sonnettes sont rangées le long du mur, numérotées de manière que l’on peut voir sur-le-champ dans quelle chambre l’on est appelé : à chacune d’elle est accroché une espèce de balancier qui continue à se mouvoir dix minutes après que le son a cessé de se faire entendre, afin de rappeler aux négligents leurs devoirs. Les domestiques femelles ont aussi une grande salle commune, où, lorsqu’elles n’ont rien d’autre à faire, coudent, tricotent et filent : à coté de cette pièce, il y en a une qui sert uniquement à laver les verreries et les porcelaines, qui se trouve dans les attributions des femmes. Chacune de celles-ci, ainsi que chacun des domestiques mâles, a une chambre à coucher séparée, dans l’étage le plus élevé. Il n’y a que la femme de charge (« housekeeper ») et le majordome (« butler ») qui habitent des appartements particuliers à des étages plus bas. Attenant à l’appartement de la femme de charge, est une petite cuisine pour faire le café, et un garde-manger où l’on garde tout ce qui est indispensable au petit-déjeuner, repas important en Angleterre, et qui tombe spécialement dans le département de la femme de charge. À l’autre extrémité du bâtiment se trouve la buanderie, à laquelle se rattache une petite cour : cette buanderie se compose de trois pièces ; dans la première, on lave, dans la seconde on repasse ; et la troisième, qui est très élevée, et chauffée par la vapeur, sert à sécher le linge quand le temps est mauvais. À côté du logement du majordome se trouve son office, une pièce spacieuse et résistante au feu, entourée de tous côtés d’armoires où l’on conserve l’argenterie, qu’il est chargé de nettoyer ici ; ainsi que les verreries et porcelaines utilisées lors du dîner, que les servantes doivent lui rapporter aussitôt qu’elles les ont lavées. Tous ces arrangements sont faits de la manière la plus ponctuelle. Une porte fermant à clef conduit de l’office dans les caves à bière et à vin, qui sont aussi sous la direction du majordome.
Hier nun gerieth ich zuerst in jenen Touristenschwarm, dem ich sobald nicht wieder entrinnen sollte. Der ganze Schloßhof stand voll Menschen, – Damen mit ledernen Handschuhen, die Fechthandschuhen nicht unähnlich waren, und blauseidenem Wetterdach vor dem Strohhut; Herren in carrierten Mützen und den Hals in steife Collars geknebelt – denn ganz bequem kann sich’s der Gentleman sogar auf der Reise nicht machen. Die Schaulust dieser ungeheuren Schaar wurde sectionenweise befriedigt; alle Viertelstunde öffnete sich das Thor, um zwei Dutzend heraus- und andere zwei Dutzend hineinzulassen. Mittlerweile hatte ich Muße, das Thürwappen zu studiren. Es war ein Hirschbock, der von einer Geißel getrieben ward – mit der Umschrift: aequo animo. Das berühmte Dante’sche: „Lasciate speranza!" paßte nicht beßer für den Besucher der Hölle, als der Pennant’sche Schildspruch für den Besucher dieser Burg. Wahrlich – es gehörte viel Gleichmuth dazu, sich mit 24 Gentlemen von einer vertrockneten, finstern, mistrauischen Schloßverwalterin durch ein Schloß hetzen zu lassen, das in seiner exquisiten Pracht vom wärmsten Lebensgenuß zeugte und dazu anregte. Ich kam mir recht vor, wie jener Hirschbock, der von einer Geißel getrieben wird, und dachte dabei immer „aequo animo!" Mit den 24 Gentlemen, von welchen einer einen schreienden Sprößling auf den Armen trug, hatte sie freilich leichtes Spiel; sie liefen – der Gentleman mit dem Schreihals immer voraus – so schnell durch alle Säle, Hallen und Gemächer, daß die Geißel kaum folgen konnte. Ich aber bereitete ihr vielen Ärger. Hier blieb ich vor einem Caneletti und Pierro del Vayn, dort – in der Schloßcapelle – vor einem Glasfenster stehen; überall hatte ich mir etwas in’s Notizbuch zu schreiben, Nichts war vor mir sicher. Das verdroß sie sehr. Ich gieng immer meine eignen Wege und verirrte mich sogar einmal so, daß ich die Gesellschaft nur durch’s Gehör fand, indem ich mich nämlich dem Gentleman mit dem Schreihals nachfühlte. Kurz und gut – vom Ärger gieng die Geißel zum Verdacht über; und da ich so gar nichts an mir hatte, was Gentleman-Iike war, vielmehr einen Knotenstock führte und den Hemdkragen breit über dem lose flatternden Halstuch trug, so hielt sie mich für einen heimlichen Dieb, für einen verkappten Räuber. Sie wich nicht mehr von meiner Seite, sie sah mir auf die Hände, sie murmelte unverständliche Reden. Was hätte ich Dir entwenden sollen, Beste? Etwa eine von den goldbordirten Bettdecken? Unter dem steifen Brokat würde ich doch nicht schlafen können! Oder eins von diesen vergoldeten Waschbecken? Einen mit Sammet ausgeschlagenen Rollsessel? Oder gar einen dieser Marmorkamine? Einmal allerdings, als ich in dem Bibliotheksaal, wo die herrlichsten Bande hinter vergoldeten Gittern in Reih und Glied zu Tausenden aufgestellt sind – als ich da auf einem der Mahagonitische aufgeschlagen die Firmin Didot’sche Bilderausgabe des Horaz sah, da allerdings wandelte mich eine gar seltsame Lust an, da zuckte allerdings meine Hand – aber ich las das „Integer vitae!“. . . „Wer reinen Herzens lebt“ . . . und obendrein stand die Geißel mit ihrem furchtbarsten Blicke neben mir... und der Firmin Didot’sche Bilderhoraz und die Unschuld meiner Seele waren gerettet!
Sur une colline au-dessus de ce hameau, qui est tout à fait charmant dans la mesure la plus rare, se trouve le château de Penrhyn, appartenant aux Pennants précédemment mentionnés qui comptent parmi les plus riches propriétaires fonciers dans cette partie du nord du pays de Galles. Certes, il s’agit d’un nouveau bâtiment, mais avec ses tourelles et remparts, ses lignes irrégulières, ses fenêtres étroites, sa couleur de fond sombre et sa couverture dense de lierre, même à courte distance, il donne l’impression d’un grand château saxon ancien. Des murs immenses et une haute porte solide entourent le parc. Dès qu’on entre, on est immédiatement accueilli par toute la fraîcheur et tous les parfums de la forêt. Quelle différence il y a entre un parc français est un parc anglais comme celui-ci avec toutes ses beautés naturelles ! Ici il n’y a pas de fontaines avec des sphynx, pas d’Apollo et pas de Vénus, pas de haies d’ifs taillés et d’orangeries – mais il y a des chênes qui datent de centaines d’années, des hêtres avec leur bruissement et des bouleaux qui étincèlent ; on peut voir des cerfs de douze cors qui surgissent à travers l’épaisseur des sapins ou des chevreuils qui sautillent dans la prairie ravissante – en fait, on peut même les suivre, si l’envie nous prend. – Tout est nature, nature fraîche et succulente ! Enfin, le château entre dans le champ de vision parmi les fourrés environnants ; les murs gris, le design érodé de ses tourelles et les remparts dentelés miroitent adorablement à travers le feuillage. La cour du château offre la perspective la plus glorieuse de la profondeur en dessous. Le château avec ses hautes fenêtres et ses tourelles dentelées se cache derrière, tandis que la colline couverte de sapins et de ronces s’étend à l’avant, et dans la distance se trouvent la pelouse ensoleillée, verte et douce, la forêt avec ses hêtres robustes et la mer bleu clair, décorée sur sa droite par un talus fleuri et le rocher luisant de Penmaenmawr qui tombe directement dans la mer. L’arrière-plan est d’un bleu délicat, flou, contre lequel le sommet de Great Orme apparaît comme un dessin pâle.
Ici et maintenant, je fus attiré par l’essaim de touristes duquel je ne pus m’échapper pendant un certain temps. La cour entière était remplie de monde, – des dames avec des gants en cuir guère différents des gants d’escrime et des parasols en soie bleue en face de leurs chapeaux de paille ; les messieurs avec des casquettes en tartan et leur col rigide trop serrée qui les étouffait – parce qu’aucun gentleman faisant du tourisme ne devrait être tout à fait confortable. La curiosité de cette foule énorme était satisfaite une section à la fois ; chaque quart d’heure, la porte s’ouvrait pour laisser partir une douzaine de visiteurs et accueillir deux autres douzaines. Pendant ce temps, je satisfaisais ma muse et inspectais les armoiries sur la porte. Elles illustraient un cerf poursuivi avec un fouet et comportaient l’inscription, « aequo animo ». « Laissez toute espérance ! » de Dante (« Lasciate speranza ! ») n’aurait pas pu correspondre plus parfaitement pour un visiteur de l’enfer que la devise de Pennant pour le visiteur de ce château. Vraiment, cela exigeait beaucoup de sérénité que de rejoindre les vingt-quatre messieurs et d’être guidé par une petite gouvernante ratatinée et méfiante autour d’un château projetant une grandeur exquise et encourageant une jouissance de la vie la plus ardente. J’eus plutôt l’impression d’être le cerf poursuivi avec le fouet et « l’aequo animo » ! me revenait constamment à l’esprit. Elle eut la tache facile avec les vingt-quatre hommes, dont l’un portait dans ses bras sa progéniture hurlante ; ils avançaient, le monsieur avec l’enfant qui hurlait, si rapidement à travers chaque salle, hall et chambre que « le fouet » avait du mal à suivre leur cadence. Mais je l’agaçais énormément. D’abord je traînai en face d’un Canaletti et Pierro del Vayn, puis – et dans la chapelle du château – en face d’un vitrail ; partout je devais m’arrêter pour écrire quelque chose dans mon carnet ; rien ne m’échappait. Cela l’a plutôt énervée. Je m’aventurais toujours sur mon propre chemin et je me perdis même à un moment donné de telle sorte que je ne pouvais retrouver le groupe qu’en suivant le bruit qu’entendaient mes oreilles, le monsieur avec l’enfant en pleurs. Bref – « le fouet » passa de l’énervement aux soupçons. Et puisque je n’avais pas du tout l’aspect d’un gentilhomme, avec ma canne en bois noueux et mon large col de chemise replié sur un bandana pendant, elle me prit pour un voleur rusé, un cambrioleur déguisé. Elle ne s’éloignait plus de moi, elle observait mes mains et murmurait de manière inaudible. Que pensiez-vous que j’allais chaparder, ma chère ? L’une des couettes tressées d’or ? Il m’était impossible de dormir sous le brocart raide ! Ou l’un des lavabos en or ? L’un des fauteuils en veloutine sur roulettes ? Ou peut-être même l’une des cheminées de marbre ? Une fois, cependant, dans la bibliothèque – où des milliers et des milliers de volumes les plus splendides sont alignés en file derrière les treillis dorés – alors que je repérais l’édition illustrée d’Horace de Firmin Didot, une envie étrange m’assaillit et, en fait, ma main se crispa – mais je lus le « Integer vitae ! » . . . « Celui qui vit avec la pureté du cœur » . . . et en plus de tout cela, « le fouet » se tenait à côté de moi avec le plus sinistre regard sur son visage . . . et l’édition illustrée d’Horace de Firmin Didot et l’innocence de mon âme furent sauvées !